Quelles stratégies et pratiques face à la prohibition de drogues et ses conséquences?
Aujourd’hui, en Belgique, près de trois interventions policières sur quatre sont motivées par une infraction à la loi sur les stupéfiants, et la moitié des personnes en prison le sont pour trafic ou détention de drogue. La manière d’en finir avec la prohibition des drogues est donc une question centrale lorsqu’on cherche à réduire l’emprise des systèmes policier, judiciaire et carcéral.
Accueil : 17h30
Discussion : 18h-20h30
Bar et grignotage : 20h30-22h
Dans le cadre du cycle Abolition pénale ?, la CLAC et NLP proposent aux invités de venir faire un état des lieux de l’impact des politiques pénales prohibant notamment le cannabis, d’échanger sur les pratiques de prévention et de prise en main des risques de consommation des drogues en marge des logiques sécuritaires, et enfin d’exposer les différents scénarios et stratégies élaborées par les luttes ou lobbys antiprohibitionnistes.
La loi sur les stupéfiants date de 1921. Depuis plus d’un siècle, l’État belge réprime la vente et la détention de certaines drogues sous le motif premier de santé publique, tout en constatant l’inefficacité des mesures répressives sur cette dernière, et ce malgré le cortège de réformes, circulaires et arrêtés encadrant et modifiant l’application de cette loi. Partant de ce constat, et sachant que les infractions liées aux stupéfiants sont des crimes sans victimes directes, plusieurs questions se posent.
* À quoi sert réellement la prohibition ?
* En quoi, depuis son origine liée aux rivalités impérialistes jusqu’à son actuelle application différenciée, cette loi est un outil important du système de domination raciale?
* Parmi tous les scénarios antiprohibitionnistes (décriminalisation, dépénalisation, légalisation, réglementation…), comment s’y retrouver ?
* Comment penser la dépénalisation, la décriminalisation ou la légalisation des drogues de manière conséquente, en prenant en compte les ressorts économiques, sociaux, politiques, les questions éthiques et les usagères et usagers ?
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Dans la suite de la journée d’action mondiale « Support don’t punish » qui s’est déroulée le samedi 25 juin, nous proposons d’esquisser des pistes de réponses à ces questions.
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Nous rencontrerons pour cela des personnes engagées dans ou auprès de la Liaison Antiprohibitionniste: John Nève et Robin Drevet, et des travailleuses de l’Asbl Dune (active dans la réduction des risques liés aux usages de drogues en milieu précaire). Nous partirons de ces différentes expériences de militance et de soutien aux usager.e.s avec l’écoute de témoignages, et nous aborderons, entre autres éléments, les dynamiques d’exploitation Nord-Sud dans la production illégale de drogues.
Les objectifs de cette discussion seront de comprendre l’impact concret des politiques pénales, d’échanger sur les manières de faire face à des situations d’urgence en tentant de sortir des logiques sécuritaires, et de produire un aperçu des stratégies politiques praticables lorsqu’on se pose concrètement la question de l’abolitionnisme ou du minimalisme pénal.
Cette invitation s’adresse avant tout aux personnes inscrivant leur pratique, leurs usages, leurs réflexions ou leur travail hors des logiques sécuritaires.
Le 05 octobre 2022
Au Steki, 4 & 6 rue Gustave Defnet, 1060 Bruxelles.
Gratuit (caisse de soutien du lieu à disposition)
Un policier interviewé il y a une 20n d’années disait… « Vous savez les stupéfiants on peut les décriminaliser, ça ne me dérange pas vis à vis de ma fonction, mais dans ce cas, je propose qu’on criminalise le port de chaussettes jaunes. » Autrement dit il lui faut un prétexte pour légitimer des contrôles qui visent tout autre chose. (Dan Kaminski)
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